Lara Herbinia découvre la photo hors cadre classique, à 30 ans aux prunes. Elle est tout de suite dans le champ, au cœur de la cible, dans ses sujets. La photo devient son objectif. Elle apprend à maîtriser les techniques, tout en poursuivant ses activités de professeure. Elle ose, innove. Elle a le don de capter l’inattendu, la magie planquée derrière les miroirs du quotidien. Elle sait se montrer discrète pour, toujours, laisser la place centrale au sujet. Voici qui explique la justesse, solaire ou lunaire selon les personnalités, avec laquelle elle capte artistes, musiciens et chanteurs,… mais aussi quidams.
L’art du portrait qui traque, au fond des yeux, bien au fond, l’étincelle de vie plutôt que l’ego. Et pas de poses cache-misères ici ! Ainsi se comprend la série des « Cris ». Comme elle aime saisir les artistes au vol, on stage, la photographe recherche l’acte primal, sans afféterie.Et l’instant de vérité surgit de l’instantané. On se doute que celui-ci a nécessité de longs moment de réflexion, de préparation, de mise en confiance avec le sujet.. Mais on a l’élégance de n’en rien montrer.
P. Dungen